Quatorze ans dans ce quotidien qu'il vaut mieux avoir en journal. Un feuilleton envoyé depuis le monde d'avant, chaque 15 du mois.
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La vingtaine c'était bien. La quarantaine c'est vachement mieux.
Cap de la quarantaine et périphérie du cool, racontés depuis l'Essonne. Mon autre publication sur Kessel : le feuilleton littéraire "Glory Box".
« N’ouvrez paz. N’OUVREZ PAS ! » La voix du livreur tressaille derrière le portail, au milieu d’un concert d’aboiements. Nous, on ricane. Les premières fois, on était même fiers que ça arrive.
Ce mois-ci « Glory Box » et ma newsletter ne font qu’un. Un « crossover » entre mes deux publications, une rencontre entre la Charlotte Moreau qui écrivait assise par terre dans les salles de concert et celle qui, vingt ans plus tard, prépare ses tenues pour la Fashion week. Ci-dessous, découvrez le début du chapitre 18 « Sapée comme jamais ».
Je m’y mets au dernier moment. J’ai passé la matinée à enchaîner les lessives, les mails, les factures. Quelle connerie de vouloir écrire ce texte.
J’ai douté, un instant. D’être la bonne personne, de pouvoir répondre à ses questions. J’ai demandé à Radia, étudiante à la Sorbonne, si elle était sûre. Je n’ai jamais mis un pied sur un shooting, ne vais pas aux défilés, ne travaille pas avec des marques ou des mannequins. Je ne suis pas « journaliste de mode » au sens où on l’entend.
C’est tellement cool de revivre un truc pareil, à 40 ans passés. Former une bande, une bande de filles.
Un souvenir par an, d’aussi loin que possible.
« Et tu n’es pas rentrée pendant deux semaines ? » Ma fille n’en est pas revenue, en découvrant la date sur mon journal de bord. Celui de ma classe de mer 1987. Oui, à 6 ans et demi, j’avais passé quinze jours sans mes parents, ni aucun membre de ma famille.
En juin il y a la fête des pères et l’anniversaire de ma mère. Et je n’ai rien écrit. Ni sur les réseaux sociaux, ni dans mon journal. Rien mis en mots.
C'est un détail que je remarque instantanément chez quelqu'un. La mauvaise couleur. La mauvaise palette. Je le garde généralement pour moi. Préférant attendre le jour où la bonne teinte survient, pour pouvoir faire un compliment enthousiaste.
Et tous les mois, j’assume de ne pas être assez connue pour écrire ce que j’écris.